Carte Blanche à BIENALSUR
#projectionsSur une proposition de Diana Wechsler, directrice artistique de BIENALSUR, en lien avec la thématique Les illusions retrouvées
5 rue Curial
75019 Paris
Projections en continu de 14h à 19h
Par la projection continue de trois films, BIENALSUR (Biennale internationale d’art contemporain organisée depuis 2017 par l’Universidad Nacional de Tres de Febrero de Buenos Aires en Argentine), s’est interrogée sur le présent et l’avenir comme quelque chose à façonner. Elle propose une autre voie vers la réunion des espérances, à travers le concept d’utopie et ses rôles possibles aujourd’hui.
En réfléchissant à notre présent et à l’avenir comme à quelque chose que nous avons à inventer, cette sélection – née d’un échange avec José-Manuel Gonçalves – propose une autre manière d’aborder nos espérances, en explorant l’idée d’utopie et ce qu’elle peut encore représenter aujourd’hui. Dans la continuité de penseurs comme Walter Benjamin ou Theodor W. Adorno, et à travers les regards de Fredric Jameson et Slavoj Žižek, il s’agit d’interroger les « promesses non tenues de la modernité » dans cette période que l’on qualifie de « modernité tardive ».
Depuis un présent souvent teinté de visions dystopiques, l’art nous permet de revisiter le passé et de réactiver certains de ses possibles pour les projeter vers l’avenir. La question se pose alors : quelles visions du monde proposons-nous – ou plutôt, quelles visions les artistes (cinéastes, écrivains, plasticiens, etc.) et les penseurs nous offrent-ils ? Car le passé n’est jamais figé : il se réécrit dans le présent. Reconnaître les utopies qui l’ont traversé et leur redonner vie aujourd’hui pourrait s’avérer précieux pour imaginer de nouveaux futurs.
Comme l’écrivait John Berger, il nous faut « regarder et regarder encore ». Dans ce regard renouvelé, nous pouvons découvrir des chemins oubliés, laissés de côté, mais qui mériteraient peut-être d’être explorés.
C’est ce parcours que propose ce focus BIENALSUR. On y retrouve, entre autres, les œuvres de Gabriela Golder et Ali Kazma, qui interrogent les pratiques de lecture et de contemplation, traversant le temps et réactivant les rêves et les utopies modernes. Des illusions à conquérir encore, inscrites dans un présent continu, mais qui pourraient ouvrir des voies vers des avenirs possibles. En parallèle, les créations de Kapwani Kiwanga rappellent la persistance des gestes de soin et du lien vital qui nous relie à la nature.

Kapwani Kiwanga (CAN)
Vumbi, 2012
Formée en tant qu’anthropologue, Kapwani Kiwanga joue ce rôle dans sa pratique artistique, en utilisant des informations historiques pour construire des récits sur des groupes de personnes. Ainsi, l’artiste développe des œuvres qui invitent à voir les choses sous plusieurs perspectives pour envisager les structures existantes autrement et trouver d’autres façons de naviguer vers l’avenir.

Gabriela Golder (ARG)
Conversation piece
Deux jeunes filles lisent avec leur grand-mère le Manifeste du parti communiste de Friedrich Engels et Karl Marx. Elles veulent comprendre, mais butent sur des notions complexes. « Qu’est-ce que la lutte des classes ? », demandent-elles. L’artiste transforme ainsi la lecture de ce texte emblématique en une métaphore de la vie elle-même.

Ali Kazma (TUR)
Home, 2014
La maison d’enfance d’Onur se situe à Kuzguncuk à Istanbul. Jusqu’à récemment, elle y vivait avec sa sœur, İlhan, décédée en 2022. Pendant plusieurs années, İlhan suit de près le travail de sa sœur, le documentant et occupant la place d’interlocutrice privilégiée. Dans ce film, Ali Kazma explore la manière dont les êtres humains transforment leur environnement et sont, en retour, transformés par celui-ci, ainsi que les traces qu’ils y laissent.